12/17/2007

1er AVRIL

CREME BARDO BIO RIDES



Pensez à l'avenir, dès aujourd'hui préparez votre sortie du Bardo, conservez intacte votre visage actuel.
Pensez à votre renaissance, renaissez vieux et ridé, faites que l'on vous reconnaisse dans votre nouvelle vie.
Appliquez dès aujourd'hui et faites appliquer pendant 49 jours après votre décès, la crême Bardo Bio Rides.

Crême Bardo Bio Rides, la seule crême qui conservent les rides intactes d'une vie à l'autre.


A base :

- Eau de l'Himalaya

- Excréments de yack

- Poudre d'os de tulku

- Beurre rance

Fourni avec applicateur en poil de yak.

Les 1000 premières commandes recevront en cadeau :

- 1 briquet crémation

- 1 miroir "vérité"

Grace à cette précieuse crême, plus de temps perdu dans les villages et villes, muni des objets usuels ou rituels, vous renaitrez avec toutes vos rides donc facile à reconnaitre.

Gain de temps dans un monde ou tout va toujours plus vite.

8/10/2007

C'EST LA QUE TOUT A COMMENCE

J'avais 17 ans et je me promenais dans un magasin à Saint-Denis, mon lieu d'habitation. Je passais de rayon en rayon s'en être à la recherche de quoi que ce soit en particulier, quand mon regard fût attiré par une petite statue. C'était une statue du Bouddha, un Bouddha chinois ventripotent représentant le Bouddha de la richesse. Ce Bouddha était en poudre d'os reconstitué et franchement pas beau. A part le nom du Bouddha, je ne connaissais rien du Bouddha et bien sûr rien du Bouddhisme. J'étais attiré par ce personnage. Une petite étiquette indiquait son prix, 12,00 francs, pas très onéreux mais je n'avais pas le moindre centime sur moi. Il me fallait donc rentrer chez mes parents demander ces quelques francs et revenir faire mon achat.
C'est ce que je fis et après avoir effectué mon achat je rentrais heureux avec mon trésor et plaça le Bouddha près de mon lit.
C'est à cette époque que les voyages commencèrent à m'intéresser. Mon premier voyage me fit visiter Londres, je partis avec une valise et à l'intérieur le Bouddha. Chaque fois que je partais en voyage j'avais dans mon sac ce précieux personnage qu'était pour moi le Bouddha.
C'est 14 ans plus tard, en 1976, que la grande rencontre se fît avec ma visite à Kagyu Dzong, centre bouddhiste tibétain, et c'est le 15 mai1977 que je pris refuge en le Bouddha, le Dharma, le Sangha.
C'est à partir de cette date que je suivis régulièrement les enseignements du Bouddha.

7/06/2007

IMAGES DE KHYABJE KALU RINPOCHE

Le seigneur du refuge, Lama Vajradhara Kalou Rinpoche est né en 1904 dans la région de Trehor du Kham (Tibet oriental). Fils de Karma Lekshe Drayang, le XIII Ratak Tulku, sa naissance fût accompagnée de nombreux signes et présages. Depuis son enfance, Rinpoche s’est comporté comme un être hors du commun ; son intelligence et sa compassion surprenait son entourage.

Kalu Rinpoché à Bodhnath

A l’age de 13 ans il fût ordonné moine par Yangom Tai Sitou Pema Wangchuk, au monastère de Pelpung, le siège Kagyupa au Tibet oriental, et reçu le nom de Karma Rangyung Kunchab.

Situ Rinpoché - - - - - - - Kalu Rinpoché

A l'age de 16 ans, il fit la retraite de trois ans et trois mois et reçoit la transmission des traditions Karma et Shangpa Kagyu, et plus spécialement les instructions à la pratique des Cinq Enseignements d’Or de Kyumpo Nelyor.
Avant et après sa retraite, il reçu initiations et transmissions de nombreux grands Lamas de toutes traditions.
Désirant renoncer à toutes les affaires matérielles de ce monde, il resta en retraite dans des lieux solitaires du Kham durant 12 ans, jusqu’à ce que par indication de Sitou Rinpoche, il fut nommé maître de retraite du monastère de Pelpung.
Il fut reconnu par le XVI Karmapa comme l’émanation de l’activité de Yamgon Köntrul Lodrö Taye.
A l’âge de quarante ans, il fit un pèlerinage au Tibet central et du Tsang, pour y visiter les grands monastères des différentes lignées et ceux de Lhassa où il donna des enseignements.

Dilgo Khyensé - - - - - Kalu Rinpoché

1955 il rendit visite au Karamapa qui, à cause des problèmes surgissant au Tibet oriental, lui demanda d’abandonner le pays pour préparer le terrain en Inde et au Bhoutan ainsi que le prévisible exil des tibétains.
Rinpoche se rendit au Bhutan où il fonda 2 centres de retraite et donna l’ordination à 300 moines.
En 1957, sur demande de la princesse du Bhoutan il fut désigné par le XVI Karmapa directeur spirituel du monastère de Yangchub Chöling et guide spirituel de la famille royale.

Lama Gyalsen-------------Kalu Rinpoché--------------Lama Gyurmed

1965 il s’établit à Sonada, au monastère Samdrub Tarveling, où il avait fondé initialement un centre de retraite.
En 1983, sur demande du XVI Karmapa, il imparti une série d’enseignements réunis par Yamgün Lodrö Taye aux quatres régents de la lignée Kagyu, ainsi qu’á de nombreux Lamas, moines et laïcs.
Entre 1971 et 1989, il voyagea également dans différents pays, comme les Etats-Unis, la Canada, divers pays d’Europe et du sud-est asiatique où il fonda plus de 70 centres du Dharma, 20 centres de retraite et fit édifier une vingtaine de stupas. Il confia la direction de ces centres à ses disciples qui avaient terminé leur retraite de trois ans.
Il est également l’auteur de plusieurs livres.
Le 10 mai 1989, il laissa son corps pour se fondre dans la pure claire lumière, à l’age de 85 ans.




Situ Rinpoché et Kalu Rinpoché





7/01/2007

BOLS A OFFRANDES

1983 - Je décidais de retourner à Dharamasala , ville de résidence de Sa Sainteté le Dalai-Lama, et dans la foulée de continuer sur le Ladakh.

Je venais d'acquérir un appartement et la toute première chose à faire était d'avoir une pièce réservée à la méditation. Je désirais prendre pour modèle des photos d'autels dans des monastères ladakhis. Comme je voulais que cette pièce soit tibétaine, j'avais bien certainement des tas d'objets à acheter, tangkas, statues, lampes à beurre etc...

Une partie de mon autel

L'autel a entièrement été fabiqué par mon père d'après une photo prise au Ladakh et décoré en peinture par des amis bouddhistes. Toutes les statues et objets ont été ramenés de mes voyages en Inde.

Lama Gyurmed me donna les renseignements nécessaires pour faire une pièce de méditations avec les couleurs appropriées sur les murs, table tibétaine, autel, objets de cultes et bien sur les bols à offrandes. Ces bols je désirais me les procurer à Dharamsala.

A Dharamsala, je visitais les échoppes tibétaines. J'avais déjà quelques statues mais si à l'occasion une belle statue s'était trouvée sur mon chemin, je me serais bien laissé tenter pour un Bouddha supplémentaire. Mais je sus rapidement qu'il était interdit de vendre des statues de Bouddha, en effet il était interdit de vendre le corps du Bouddha. Tout à bien changé en 2007, il est possible d'acheter des statues du Bouddha, heureusement d'ailleurs comment faire sans quoi pour se faire un autel.

J'avais déjà acheté quelques petites choses et il me manquait maintenant les 7 bols à offrande que tout pratiquant peut avoir sur son autel lui permettant ainsi de faire ses offrandes matinales.

C'est maintenant que je trouve ma petite histoire sympathique.

Dans un petit magasin tenu par un vieux tibétain se trouvait mon désir sur une étagère, 7 bols à offrande. Je les voulais dans un métal précieux en argent mais je me posais la questions, était-ce vraiment de l'argent ?

La meilleure façon de le savoir était de lui poser la question.

"Pouvez-vous me dire si ces bols sont en argent"
La réponse ne fût pas spontanée, l'homme était un modeste commerçant qui avait besoin de vendre, il savait que ses bols n'étaient pas en argent, pour vendre il était donc tenté de répondre par l'affirmative mais il était bouddhiste et n'avait pas le droit de mentir.

Il me répondit "achetez-les, s'ils ne sont pas en argent je les reprendrais".

J'acceptais ces bols et partais de suite voir un autre commerçant dans une rue adjacente.

Je posais la même question, "pouvez-vous me dire si ces bols sont en argent ?".

Le commerçant fît ce que je n'aurais jamais osé faire, il prit un bol le frotta sur les marches en pierre de la boutique et là je vis une couleur jaune apparaître. Ces bols étaient en laiton.

Je retournais voir mon petit commerçant , il reprit les bols et me remboursa avec le sourire.

Infos sur Dharamasala:http://fr.wikipedia.org/wiki/Dharamsala


A LA RECHERCHE DE MILAREPA

Août 1980 - Avant mon départ en Inde, Lama Namsé de Kagyu Dzong, nous avait dispensé un enseignement sur MilarApa. Nous avions pratiqué la Saddhana, j'avais lu le livre sur sa vie et commencé à lire ses chants. Il ne m'en fallait pas plus pour avoir le désir lors de mon voyage annuel en Inde de ramener une petite statuette de Milarepa que je déposerais sur mon autel. J'étais bouddhiste depuis 3 ans et j'appartenais à la lignée Kagyu-pa de Milarepa.

Pendant ce voyage en Inde je parcouru le Bihar, les différents lieux sacrés du Bouddhisme, le Népal mais ne trouvais aucune forme de Milarepa qui me satisfasse. Je rentrais bredouille à New-Delhi sans ma petite statuette.
A New-Delhi je continuais mes recherches sur le Tibetan Market, à la Maison du Tibet, à Bella Road puis dans divers magasins d'état, rien.

Un jour avant de rentrer je partais visiter le quartier musulman de Old Delhi. Dans ce quartier il y a de nombreux magasins d'objets en cuivre. Je rentrais dans un magasin qui contenant un bri-à-brac impressionnant, il fallait se contorsionner dans tous les sens pour arriver dans le fond du magasin. Là, il y avait un homme derrière un bureau avec sa petite calotte sur la tête. A tout hasard, je posais ma question une fois de plus.

"Avez-vous une statuette de Milarepa?"

Il me demanda de le suivre au fond du magasin et sans plus attendre, avec calme, ouvrit un des deux tiroirs de son bureau, passa la main dans le fond du tiroir et au toucher sans rien voir, sortit une magnifique petite statuette de Milarepa doré au mercure, donc avec un plaqué or de bonne qualité.

Dans cet endroit où je ne pensais pratiquement plus trouver mon petit Milarepa, c'était là que mon souhait se réalisait.
infos sur Milarepa à l'adresse ci-dessous.

6/30/2007

MOUCHES DANS LA CHAMBRE DE RINPOCHE

Nous sommes en 1982 Vajradhara vient de naitre grace à la volonté de Lama Gyurmed.

Il y a beaucoup de travail pour que le temple prenne forme mais il y a tellement de bonne volonté que cela se fera sans problème.

Kalu Rinpoché devait venir donner un enseignement mais aussi comme pour tout nouveau temple, bénir le lieu. Les préparatifs allaient bon train. Tout le monde courait dans tous les sens, il fallait faire un trône pour l'enseignement donné par Rinpoché, que le temple ressemble vraiment à un temple, que les signes auspicieux soient dessinés sur sol. Bref toujours trop de choses à faire dans un laps temps toujours trop court.



La chose la plus importante était de recevoir dignement Kalu Rinpoché et pour le recevoir dignement il fallait que sa chambre soit terminée en temps et en heure. Les peintures étaient faites, les tapis posés, le lit, les quelques meubles indipensables, tout était là, même la petite pièce attenante meublée de quelques fauteuils afin de faire attendre ceux qui voulaient une audience privée. Quelques jours avant l'arrivée P......., une amie, avait pris la responsabilité de tenir propre la chambre de Kalu Rinpoché. Elle mettait toute son énergie pour que les lieux restent propres mais malheureusement des mouches firent leur apparition.



Elle ne pouvait pas tuer les mouches, elle pouvait faire des souhaits très forts pour que les mouches partent, mais tout le monde sait que ça ne marche pas toujours. Elle ne savait plus que faire.

Le dernier jour avant l'arrivée de Rinpoche, les mouches se faisaient presque un malin plaisir à la narguer. Que faire ?

J'étais à côté d'elle, je la voyais passer l'aspirateur sur le tapis, elle était très énervée de voir toutes ces mouches encore présentes juste avant l'arrivée de Rinpoche.

Puis d'un coup n'en pouvant plus, elle changea la direction du balai de l'aspirateur et presque en criant elle dit :

"et puis merde, c'est leur karma"

elle aspira toutes les mouches. En quelques temps toutes les mouches furent avalées par cette grosse bête carnivore. Je n'oublierai jamais cette scène et parfois j'en ris encore.

Rinpoché pouvait arriver sa chambre était prête.

LA FEMME DU DALAI-LAMA

Août 1975.

Après un voyage extraordinaire d'un mois en Inde, je décidais de me rendre au Népal.

J'avais aimé les hauts lieux népalais comme Bodhnath où se trouve le plus beau stupa du Nepal, Swayambunath ce très bel endroit qui domine Kathmandu avec un petit temple tibétain où chaque soir l'on peut entendre le rituel de Mahakala. Sauf qu'à cette époque je ne savais pas ce qu'était le rituel de Mahakala ou n'importe quel autre rituel. Je savais que le Bouddha était un sage mais un sage chinois ventripotant. J'ai su quelques mois plus tôt en préparant mon premier voyage en Inde, que le Bouddha était originaire de l'Inde. J'étais dans l'ignorance la plus complète et cela allait continuer jusqu'à à en devenir drôle.


Un jours lors de ma visite dans le village de Patan, un jeune garçon me proposa une très jolie statuette en bronze. Elle représentait un personnage couronné assis en lotus, tenant un attirail bizarre. Dans une main il tenait une cloche et dans l'autre une chose que je n'avais jamais vu, un objet pointu qui avait de chaque côté 5 branches. Je lui pris la statuette des mains pour la regarder de plus près, bien qu'elle soit un peu étrange à mes yeux, je la trouvais quand même jolie. Comme je n'avais pas acheté de souvenir, je décidais de lui demander le prix, il me le donna, cela me convennait et je déçidais de l'acheter. Mais je ne pouvais quand même pas partir sans lui demander ce que représentait ce personnage étrange, j'allais quand même le voir à partir de maintenant chaque jour devant moi posé sur une étagère ou une table.

"Pouvez vous me dire ce que représente cette petite statue" et le garçon très sûr de lui, sans bafouiller me répondit "C'est la femme de Dalai-Lama". J'étais alors très content de mon achat car cela devenait un objet important puisque j'avais acheté une représentation de la femme du Dalai-Lama.
Je suis rentré en France avec mes premiers objets souvenirs de l'Inde et du Népal dont une très belle statue représentant la femme du Dalai-Lama, un sage tibétain d'après ce que j'avais lu.


Un an plus tard je découvrais Kagyu Dzong puis le temps faisant, un jour pendant un repas je racontais mon histoire à Lama Gyurmed qui fût pris d'un fou rire incroyable.
Depuis quand un Maitre est de passage à Kagyu Dzong, Lama Gyurmed se fait un plaisir de raconter cette petite histoire.
Cette statue était une représentation de Vajrasattva

Vajrasattva

6/29/2007

RENCONTRE AVEC KALU RINPOCHE

Nous sommes en septembre 1976, je rentrais d'un voyage en Amérique du sud, Perou-Bolivie et Equateur. Un an plus tôt, j'avais visité pour la première fois l'Inde et le Népal. Depuis cette date il me restait des images fortes de ces deux pays. Souvent je m'évadais en pensée dans les monastères tibétains. J'entendais encore les gongs, les cloches, les cymbales et les magnifiques rituels tibétains. Tout ça était malheureusement loin de chez moi...

Puis un jour en feuilletant un magazine, que j'ai toujours conservé précieusement, je tombais sur un article d'un centre bouddhiste tibétain se trouvant près des Buttes Chaumont. Ce centre tibétain s'appelait Kagyu Dzong. Je n'eus plus qu'une envie, aller voir là-bas ce qui s'y passait.

J'arrivais par une belle journée d'automne en haut des Buttes-Chaumont. Un pavillon de deux étages était planté là devant moi. Devant la porte se trouvait un monticule de chaussures, des fragrances d'encens s'échappaient par la porte ouverte et une langue que je ne connaissais pas me rappelait d'agréables souvenirs de voyage.

Je me déchaussais et entrais timidement. Une personne me fit signe d'avancer et de m'asseoir. Un Maitre tibétain parlait et tout le monde l'écoutait avec un profond respect, tout le monde était captivé par ce qu'il disait. L'atmosphère du lieu était reposant, tout était emprunt de sérénité.
Ce Maitre avait un visage qui respirait la bienveillance, l'amour, la compassion. Je ne me souviens absolument pas de l'enseignement qu'il dispensait ce jour là.
Une seule phrase est restée gravée dans ma mémoire et c'est avec cette phrase que tout à commencé.
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" Ne critiquez jamais une autre religion, chaque religion pour celui qui la pratique est la meilleure. Si vous critiquez une autre religion ou philosophie, vous rabaissez la votre"
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J'avais trouvé les paroles de ce Maitre d'une grande sagesse et à partir de ce jour je voulu en savoir plus. En quittant le temple une personne m'a remis un petit livre sur les fondements du Bouddhisme tibetain de Kalu Rinpoché.
Après avoir lu le livre quelques mois plus tard je décidais de prendre refuge.
Le 15 mai 1977 Lama Namsé me recevait et acceptait de m'accorder ma demande de prendre le refuge.
En le Bouddha, le Dharma et le Sangha, je prends refuge jusqu'à l'Eveil. Par l'activité bénéfique produite par ma pratique du don et des autres vertus, puissè-je réaliser l'état de Bouddha pour le biens de tous les êtres.
Karma Jinpa Tharchin est le nom qui me fût donné par Lama Namsé ce nom restera mon nom bouddhiste jusqu'à la fin de mes jours..

LE COEUR DE KALU RINPOCHE

Kalu Rinpoché sous la forme de Milarépa

Kalu Rinpoché

Nous sommes en 1988 et j'ai décidé de me rendre à Bodhgaya. Lama Gyurmed me demande si je peux prendre avec moi du courrier pour Kalu Rinpoché qui se trouve justement sur le lieu d'Eveil du Bouddha, chez son ami Beru Khyense Rinpoché. Je me fais bien sûr un plaisir d'aller rendre visite à Kalu Rinpoché pour le saluer et lui remettre son courrier.

J'arrive à Bodhgaya, je ne cherche pas d'hotel, je vais directement au Monastère de Beru Khyensé Rinpoche et demande à voir Kalu Rinpoché. J'attends quelques moments et on m'introduit dans la pièce où se trouve Kalu Rinpoché. Il est assis en lotus sur son lit. Je fais trois prosternations, lui remet une katag avec son courrier. Je reste quelques instant et pendant ce temps Kalu Rinpoché parlemente avec une personne. Je quitte Kalu Rinpoche et suit cette personne qui m'amène au temple Bouthanais. Et là je comprends que Kalu Rinpoché à demander que l'on me fasse dormir dans la chambre de la princesse du Buthan. Extraordinaire comme cette chambre était belle et dans mon souvenir elle est certainement encore plus belle que dans la réalité. Le lendemain je retournais au temple de Beru Khyensé Rinpoché pour rencontrer à nouveau Bokar Rinpoché et son ami Khempo Deunyeu. Je fis bénir par ces grands maitres des cordons de protection et des petites médailles du Bouddha que je détiens toujours. J'offre parfois une médaille à des amis pour qui je ressens une profonde dévotion envers le Bouddha et les Maitres tibétains.

En partant Kalu Rinpoché m'offra une petite statue en terre peinte du Bouddha Amitayus.
Arrivé en France, je ne savais pas comment faire pour la protéger et la rendre plus précieuse. Je me vois encore courir les magasins afin de chercher quelque chose pour la recouvrir. Je trouve enfin chez Pier Import, un petit socle en bois noir avec dessus une coupole de verre, sous la coupole un petit temple découpé en liège, quelque chose de complètement kitsch. Ca ne fait rien je décide d'acheter cet objet.

Arrivé à la maison, je retire le minuscule petit temple en liège et met à la place la petite statue d'Amitayus que je colle avec d'infinies précautions sur le socle. Je place Amitayus dans mon temple chez moi où se trouve d'autres statues tibétaines. Le temps passe ...Quelques mois plus tard Lama Gyurmed reçoit un courrier qui lui annonce le grand départ de Kalu Rinpoché. La perte de ce grand Maitre aimé de tous est immense. Nous ressentons tous une immense tristesse. Je continue à suivre régulièrement les enseignements.

La dernière photo prise de Kalu Rinpoché

Souvent le soir chez moi je suis devant mon autel, je regarde cette extraordinaire photo de Kalu Rinpoché, je regarde chaque statue, car toutes ont une histoire bien particulière. Puis le jour arriva où je pris la petite statue d'Amitayus que j'avais collé sur le socle en bois noir recouvert d'une coupole de verre. A ma grande surprise en la retournant entre mes doigts, je vis une fêlure un peu spéciale, elle était en forme de coeur, je n'en croyais pas mes yeux tellement ce coeur était parfait. Je reposais l'objet vénéré tout doucement de peur de le choquer et de faire tomber les morceaux de verre. Je fis même plus, je mis de la colle tout autour de la fêlure afin que les morceaux de verre ne puissent pas se détacher.
Kalu Rinpoché nous a quitté le 5 mai 1989, depuis Amitayus est toujours à la même place, presque 20 ans déjà, le coeur est toujours là. Pour moi c'est un petit clin d'oeil de Kalu Rinpoché me montrant toute son affection.

Bokar Rinpoché

LE CHATEAU DE LONGUEIL SAINTE-MARIE


Dans les années 80 pendant un laps de temps jugé trop court par moi et certains de mes amis bouddhistes, Kagyu Dzong avait pour siège le Château de Longueil Saint-Marie. A cette époque j’allais pratiquement chaque week-end à Kagyu Dzong. Chaque fin de semaine, quand je quittais le travail j’avais hâte de me retrouver à Kagyu Dzong malgré le trajet d’une heure en train et presque autant de marche à pied.
Cela nous changeait de la ville et nous apprécions d’avoir un centre à la campagne et surtout d’avoir un lieu propice à la méditation, au calme.
Nous l’appelions le Château mais en fait c’était plutôt une importante maison bourgeoise.
Le rez-de-chaussée était occupé par la cuisine, le temple et la pièce de réception. Le premier étage, la boutique, la chambre de Lama Gyurmed, la chambre de Lama Namsé, la salle de bain. Le dernier étage les chambres pour les disciples. Nous avions aussi un petit bâtiment à l’entrée du château, genre petite maison de gardiens. Cette dernière servait aussi à coucher les disciples quand il y avait un grand Maître de passage.
A cette époque je m’occupais de la boutique, je dormais aussi parfois dans cette pièce non pas de peur que l’on me vole quelque chose mais j’aimais l’endroit et il m’était agréable de me réveiller au milieu des livres, des cloches et dorje, des poster de Bouddha, enfin pour moi c’était une extension du temple. Quand tout le monde était couché il m’arrivait de descendre dans le temple et d’aller m’asseoir sur un coussin afin de méditer dans le noir avec juste une petite bougie vacillante qui éclairait faiblement le Bouddha. Ce moment était divin.

Les boutiques dans les centres bouddhistes sont toujours des lieux d‘échanges. Avant chaque enseignement ou initiation les gens viennent y chercher des livres, des objets rituels, demander des infos ou chercher un texte de la Saddhana dont ils viennent d’avoir le lung.
Je me retrouvais souvent avec Joëlle, une amie que j’appréciais car tous les deux nous avions besoin de notre ration quotidienne de fou rire. Nous nous racontions je ne sais quoi mais nous avions des fou rire à n’en plus finir.
Un jour où nous avions du rire plus que de coutume, nous décidâmes de prolonger ces moments agréables en dormant dans la même pièce. Mais il y avait un problème, il n’y avait qu’un seul matelas et il nous fallait en chercher un autre dans une pièce du rez-de-chaussée. Nous avions peur d'être surpris en pleine nuit en train de monter un matelas dans la boutique et surtout que cela fasse jaser et faire naître de mauvaises pensées. Nous nous décidâmes quand même et descendîmes le grand escalier central sur la pointe des pieds . Arrivés à mi-chemin nous entendîmes un bruit au-dessus de nous, nous levâmes la tête et vîmes quelqu'un se cacher en se mettant en retrait de la rampe. Nous n’avions pas eu le temps de voir le visage mais nous savions que nous étions découverts.
Quelques jours plus tard, une fête se préparait à Kagyu Dzong. Nous étions tous dans l’excitation. Dans ces grands moments ou un Maître nous rendait visite c’était toujours l’occasion de faire le ménage à fond, de faire briller les bols à offrande ou de préparer des tormas pour une initiation. C’était aussi et surtout pour les femmes le moment de mettre leurs plus beaux atours.
Joëlle avait décidé de mettre son plus bel habit, une chuba tibétaine. Ce n’est pas évident de bien mettre en place une chuba quand on est une occidentale et surtout que l‘on a pas l‘habitude. Lama Gyurmed étant là, Joëlle lui demanda s’il pouvait l’aider à mettre les plis en place dans le dos et de les maintenir afin de mettre la ceinture. Et là Lama Gyurmed avec un petit sourire lui dit :
« Demandez donc à Michel, il pourra certainement faire ça pour vous »


Nous ne nous posions plus de questions, nous savions qui était en haut de l’escalier.


Robe tibétaine

6/22/2007

TIBETAINS SUR LA PLAGE DE GOA.


Je lisais confortablement sur la plage, non je crois que je n'arrivais pas à lire, je rêvassais confortablement sur la plage. Je regardais des tibétains passer et repasser, ils étaient en bermuda et avaient tous des vêtements de couleurs dharmiques, jaunes et bordeaux. Ils avaient aussi pour se protéger du soleil de jolies ombrelles avec les huit signes auspicieux.

Bien que bouddhiste depuis de nombreuses années, j'avais le désir de me procurer une belle ombrelle.

Après leur avoir fait un petit signe pour les attirer et discuter avec eux, je leur demandais où ils avaient trouvé leurs ombrelles. Ils me dirent que ces ombrelles venaient du Népal. Le népal étant assez loin de Goa, ma tentation disparue aussitôt.

Ils restèrent assis près de moi assez longtemps.

Ces tibétains étaient en fait des moines. Ils étaient contents de rencontrer un bouddhiste occidental. Nous discutâmes un bon moment. Un des trois moines, car ils étaient trois, touchait continuellement mes tongs. Il les prenait, les reposait, les reprenait, les retournait, regardait les semelles, les reposait, enlevait les grains de sable coincés dans les semelles. Au bout d'un moment je lui ai dit:


"On manie pas mes tongs"

Il m'a fait un sourire et a reposé mes tongs et a sorti son mala.

6/19/2007

ARCS-EN-CIEL A VAJRADHARA LING

Lama Gyurmed

En 1983 nous fêtions avec Lama Gyurmed le premier anniversaire de Vajradhara Ling, notre centre de campagne. Pour fêter l'évènement, Lama Gyurmed et les lamas étaient dans la cour, les bannières de prières avaient été levées. Les trompes tibétaines mugissaient, les petites trompettes retentissaient, les cymbales tintaient. Nos yeux scrutaient le ciel, ne disait-on pas chez les tibétains que dans les moments importants apparaissaient dans le ciel des arcs-en-ciel circulaires autour du soleil, c'était très auspicieux. Ils étaient un petit peu fous ces tibétains.

Lama Gyurmed tout en jouant du gyaling, regardait le ciel, il cherchait je ne sais quoi.

Puis...puis... autour du soleil apparut 1/4 d'arcs-en-ciel. Je me suis dit "si c'est ça leur arcs-en-ciel, je ne vais pas me laisser prendre, il va y avoir une hypnose collective et tout le monde va le voir".

La musique continuait... puis tout doucement les arcs-en-ciel prirent forme autour du soleil. C'était incroyable, je voyais ce phénomène pour la première fois. De plus il n'y avait aucun nuage. Les photos prisent nous confortèrent dans la réalité du phénomène.

Le deuxième anniversaire arriva, nous savions, car nous l'avions vu l'année précédente, que les arcs-en-ciel seraient présents. Donc pas de moment magique, la musique à commencé, les arcs-en-ciel sont apparus, un point c'est tout. Tout ce qu'il y a de plus normal, non ?

La troisième année, allez on recommence, les Lamas, la musique, les disciples mais pas d'arcs-en-ciel. Mais que se passe-t-il, les lois de la nature ne sont plus respectées. Pourtant nous sommes bien dans un centre bouddhiste tibétain, les lamas sont là, les mêmes instruments que l'année dernière et le soleil est là, mais autour rien. Un soleil tout bête non paré d'une robe de couleurs.

Lama Gyurmed nous a dit ce jour là que ce n'était pas tellement important qu'il y est ou non des arcs-en-ciel, il ne faut pas s'y attacher. S'il y a c'est bien, s'il n'y a pas c'est bien aussi.

La quatrième année avec nos Lamas, la musique, les disciples présents, le ciel s'est couvert, la pluie est arrivée dès le début de la musique. Tout de suite nous nous sommes dit cette fois, c'est vraiment mauvais et Lama Gyurmed nous a dit :

"Cette fois c'est fantastique, cette pluie c'est carrément une bénédiction"

C'est comme ça chez les bouddhistes que l'on nous apprend à tout positiver, cela ne veut pas dire que nous y arrivons toujours.

Vajradhara Ling

Le stupa de Vajradhara Ling

J'AI EMBRASSE JEANNNE

Sogyal Rinpoché

Sogyal Rinpoché devait donner une conférence à la salle Pleyel. J'appris que Jeanne Moreau serait là et allait présenter Rinpoché. J'avais vraiment beaucoup de chance dans la même journée j'allais assister à un enseignement de Sogyal Rinpoche et voir Jeanne.

Le jour fatidique arriva, Jeanne présenta Sogyal Rinpoche, je n'avais d'yeux que pour elle, sa voix n'en parlons pas, j'étais sous le charme. La conférence se déroula normalement, toujours très intéressante avec Sogyal Rinpoché. A la fin de la conférence Sogyal Rinpoché les mains jointes salua le public et disparût. Jeanne Moreau resta sur scène, je vis des gens se diriger vers Jeanne et monter sur la scène. Il y avait des gardes du corps de chaque côté de la scène, il m'était impossible d'y aller. Je m'étais quand même avancer avec un espoir, je ne savais pas lequel mais j'espérais un petit miracle, j'étais quand même dans le bouddhisme tibétain depuis de nombreuses années, ça pouvait peut-être arriver. Puis très rapidement se présenta aux gardes du corps Véronique Jeannot, j'étais juste derrière elle, les gardes la laissèrent monter, je suivis, les gardes m'arrêtèrent et là j'osa :

"Mais laissez moi passer je suis avec Véronique"

On me laissa passer. Quand j'arrivais sur la scène Jeanne parlait avec une personne. J'avais tellement hâte de luis parler que je n'y fis même pas attention. Je la pris par la main et lui dis
"Jeanne çela fait 20 ans que je connais Sogyal Rinpoché et autant d'années que j'ai envie de vous embrasser"

Sa voix extraordinaire me dit alors "Embrassez-moi"

Je la pris dans mes bras et lui fis une bise sur la joue qui restera un moment mémorable.

Puis je me décidais d'aller saluer Sogyal Rinpoché qui se trouvait derrière la scène. Il me vit arriver et me salua, je lui rendit son salut les mains jointes. A ce moment diverses personnalités étaient là, étonnées de voir cet illustre inconnu, salué par Sogyal Rinpoché, ils se demandaient tous qui j'étais. Les personnes présentes étaient Alain Delon, Mireille Darc et Yannick Noa. En dernier arriva Jeanne Moreau qui doit encore se demander qui était la personne qui l'avait embrassée quelques minutes plus tôt.


6/18/2007

ANNIVERSAIRE A BODHGAYA

Le Mahabodhi à Bodhgaya

Cela se passe en 1988, j'avais décidé de partir sur les traces du Bouddha pour mon anniversaire. Je commençais donc par Sarnath, lieu de prédication du Bouddha, où je devais rencontrer le neveu de Lama Teunsang et un autre moine. Ils décidèrent de venir avec moi à Bodhgaya.

Le 17 octobre, jour de mon anniversaire, nous étions dans l'enceinte du Mahabodhi, nous circumanbulationnions et disions des mantras autour du Mahabodhi, nous nous assîmes sous l'arbre de l'Eveil, nous nous prosternâmes devant le Bouddha se trouvant à l'intérieur du Mahabodhi, nous étions heureux d'être là à Bodhgaya, le temps passait agréablement.

La nuit arriva et nous continuions à marcher autour du Mahabodhi, à regarder toutes les statues de pierre du Bouddha autour du grand stupa, plus belles les unes que les autres. A ce moment, les deux moines me firent un cadeau extraordinaire et inoubliable, ils avaient au préalable pris avec eux 108 lampes à beurre pour les offrir au Bouddha le jour de mon anniversaire. Tous ensemble nous les avons déposées autour du Mahabodhi. Ce fût pour moi un moment magique. Quand nous eûmes terminé d'allumer les lampes nous nous aperçûmes que nous étions enfermés dans l'enceinte du Mahabodhi. Je ressentais une impression bizarre d'être enfermé mais aussi une grande joie d'être dans cet endroit extraordinaire qu'est le Mahabohi, plus personne à l'intérieur, sauf nous. Nous réussîmes quand même à passer par-dessus les hautes grilles du Mahabodhi et à rentrer à l'hôtel la joie au coeur.
Un bel anniversaire.

RENCONTRES AVEC SA SAINTETE LE DALAI LAMA


La première fois que je vis Sa Sainteté le Dalai-Lama ce fût à l'aéroport de New -Delhi. Il était 23 heures, je rentrais d'un voyage au Népal, je sortais de l'aéroport et vis des tibétains katags et batonnets d'encens à la main qui attendaient je ne sais qui mais certainement quelqu'un d'important. Je me mis en quête de savoir ce qu'ils attendaient. Ma joie fût grande quand un tibétain me dit "His holiness the Dalai-Lama". Je ne pouvais plus rentrer à mon hôtel, j'étais obligé d'attendre. Devant nous, une double porte et devant cette porte une fanfare. Des minutes longues à n'en plus finir s'écoulèrent. Puis des roulements de tambours se firent entendre, les portes s'ouvrirent, le coeur tapa plus fort, j'attendais, il allait apparaitre, je répétais le mantra de Chenrezig, j'égrenais mon mala.


Horreur, la porte se referma, les roulements de tambours cessèrent. Que se passait-il ?
Puis à nouveau les tambours se firent entendre, ainsi que les cuivres, puis mon coeur qui rythmait de plus en plus fort. Un brouhaha commença à monter de la foule, l'air que je respirais était different, j'avais un sourire béat, je sentais que j'allais enfin le voir. Soudain la porte s'ouvrit, une voiture noire apparût. Sans trop me poser de questions, sans penser aux gardes du corps présents et surtout aux conséquences que mon geste pourrait engendrer, aveuglement je courus vers la voiture. Personne ne m'arrêta. Mes deux mains le touchèrent en passant par la vitre de la portière. Il me serra affectueusement les mains.


Fantastique j'avais vu et salué le Dalai Lama.



La deuxième fois ce fût au Temple de Vincennes lors de son premier voyage en France, j'étais dans tous mes états, j'allais le voir une fois de plus. Jacques Chirac le recevait à Paris dans le grand Temple de la Pagode du bois de Vincennes. Sa Sainteté arriva et salua Chirac en lui déposant une Katag autour du cou. Jacques Chirac était embrarassé avec cette katag qui arrivait tout droit de l'Inde et qui à l'époque laissait des traces de poudre blanche sur son beau costume de 1er ministre et moi heureux une fois de plus d'avoir vu le Dalai-Lama.

La troisième fois ce fût au Palais de la Mutualité. Il y avait une conférence et je n'avais pas trouvé de place assise dans la grande salle, je me disais que cette fois il me serait impossible de le voir correctement sinon dans la salle du premier sur écran géant. C'était mieux que rien. J'étais assis par-terre et regardais la conférence sur l'écran. Même si ce n'était pas dans la grande salle j'étais quand même là et conscient d'avoir cette chance. Puis à la fin de la conférence, les haut-parleurs nous annoncèrent que Sa Sainteté allait passer au premièr étage donner une bénédiction. On nous demanda de rester assis, de ne pas nous lever sur son passage. Le Dalai-Lama apparut, il n'était pas possible que je reste assis, il fallait que je fasse quelque chose. Je me levais d'un seul coup et me mis à lever le bras en l'agitant fortement de gauche à droite avec au bout de la main mon mala. Le Dalai-Lama vint vers moi pris le mala et souffla dessus en signe de bénédiction et me le rendit.

Ô quelle joie, je n'y croyais pas. Des visages se tournèrent vers moi et tous pensaient que j'avais vraiment eu beaucoup de chance, c'était seulement ma témérité et ma désobéissance. C'est vrai que ma façon de faire n'était pas tellement sage mais c'était ma spontanéité, on ne se refait pas.



La quatrième fois ce fût au Palais des Sports à Paris. Le bureau du Tibet nous avait demandé à Pierre et à moi de travailler à la sécurité pendant la conférence de Sa Sainteté. A la fin de la conférence je me trouvais derrière la scène près de la sortie de la loge du Dalai Lama. Le Dalai Lama se dirigea vers une limousine, il ouvrit la portière et s'engoufra dans la voiture. Avant que la voiture ne démarre j'étais déjà à la vitre à frapper. La vitre glissa vers le bas, la main du Dalai Lama récupéra mon mala, il souffla dessus en signe de bénédiction et me le rendit. Je lui fis un sourire pour le remercier, il me souria également, il ne me restait plus qu'à attendre la prochaine fois.

MA PLUS BELLE HISTOIRE

Tangkha du Bouddha Shakya Muni


Cette petite histoire se passe en 1980 à Dharamsala, petit village se trouvant au nord de l’Inde dans l’état de l’Himachal Pradesh, village d’exil du Dalai-Lama et de milliers de Tibétains.
Je me promenais pour la première fois dans la rue principale de Dharamasala quand un tibétain m’arrêta et me demanda si j’étais intéressé par l’achat d’un «gao», reliquaire que les vieux tibétains portent souvent sur eux lors de leurs déplacements. Je lui répondis que je pouvais être intéressé mais qu’il me fallait voir l’objet, nous commençâmes à discuter du prix, comme il est de coutume. Après s’être mis d’accord sur la somme fixée, il me regarda et avec un petit sourire me dit :
"Je vous connais j’ai votre photo chez moi"
"Non, vous ne pouvez pas avoir ma photo, c’est la première fois que je viens à Dharamsala", lui répondis-je.
Il insista et me demanda de le suivre chez lui, ce que je fis.
Nous arrivâmes devant une petite maison fleurie, il sortit une grosse clef de sa poche et ouvrit la porte. Mon étonnement fût grand quand je vis devant moi à hauteur de poitrine, tout de suite après avoir franchi le seuil de la porte, un petit autel tibétain avec des bols à offrande. Je vous laisse deviner ce que je vis derrière les bols…une photo en noir et blanc avec Kalu Rinpoche parmi ses disciples. Le plus extraordinaire c’est que j’étais sur la photo à côté de Kalu Rinpoche.
Je lui demandais alors de me dire comment cette photo était arrivée jusqu’à lui, l’histoire était simple.
Lors des nombreux séjours en France de Kalu Rinpoché, une photo avait été prise au Château de Longueil Sainte-Marie siège de Kagyu Dzong à l'époque que je fréquentais depuis de nombreuses années. Cette photo avait été envoyée à un petit moine en France, ce petit moine l’avait envoyée à son oncle à Dharamsala et je me trouvais tout simplement en présence de l’oncle.
Ce dernier voyait cette photo chaque jour pendant ses pratiques, tout doucement les personnages de la photo ont été mémorisés et le jour où je me suis trouvé sur son chemin il m’a reconnu.

Le monde est si petit…

LE MANTRA DE CHENREZIG OU AVALOKITESHVARA

Chenrezig le Boddhisattva de la Compassion


Il est toujours agréable de parler du mantra de Chenrezig, car pour beaucoup d'entre nous il est le plus beau de tous les mantras. Il est le roi des mantras, il représente la compassion, la bienveillance. On dit ausi qu'il contient tous les autres mantras.
Le Dalaï-Lama dit qu'il ne faut pas le répéter sans connaître sa signification.



OM MANI PADME HUNG


(sanskrit)


ou


OM MANI PEME HÛM


(tibétain)


"Que le joyau soit dans le lotus" Mani est le joyau, ce joyau représente l'enseignement, Padma est le lotus il est le coeur de tous les êtres.


"Que l'enseignement du Bouddha soit dans le coeur de tous les êtres"
Chenrezig tient entre ses deux mains ce joyau précieux mais il ne le serre pas, il ne l'emprisonne pas, il le tient d'une certaine façon pour le faire voir et en faire profiter tous les êtres, il représente l'enseignement du Bouddha qui exauce tous les souhaits.


Le rosaire de sa main droite est continuellement égrené, il ne s'arrête jamais, le rosaire représente le mantra donc sa parole. Ce mantra est continuellement dit par Chenrezig comme bienfait pour tous les êtres. Quand nous récitons ce mantra nous ne sommes pas seuls, nous pensons que tous les êtres le récitent avec nous.
Le lotus dans sa main gauche est aussi un symbole de pureté, le lotus symbolise la vraie nature de l'homme que rien ne peut souiller.
"Que l'enseignement du Bouddha soit dans le coeur de tous les êtres"
Pourquoi l’enseignement du Bouddha doit-il être dans le cœur de tous les êtres ?Pour les rendre heureux, pour faire disparaitre l'ignorance, puisque l’enseignement du Bouddha est là, en ce monde, pour nous transformer intérieurement et faire de nous des êtres plus compatissants, plus justes, plus purs. Avec cette motivation d’aider tous les êtres, ce mantra est donc considéré comme le mantra le plus important du Bouddhisme tibétain. C’est un mantra qui n’est pas axé sur une motivation égoïste mais sur autrui.


Au Tibet, Chenrezig ou Avalokiteshvara en sanskrit, est le plus souvent représenté assis en padmasana sur un lotus et sur une lune, son dos repose sur une lune immaculée. Ses deux premières mains sont jointes et tiennent le joyau qui exauce tous les souhaits. Les deux autres, main droite et main gauche tiennent respectivement un mala de 108 graines et une fleur de lotus.


Les six syllabes représentent les 6 destinées possibles ; le monde des dieux (devas), des demi-dieux (asuras), des hommes, des animaux, des esprits avides(pretas), des enfers chauds et froids et les six sons représentent les 6 paramitas ou six sagesses ; le don, l’éthique, la patience, diligence, concentration, connaissance.
Dans l’Himalaya on rencontre souvent les six syllabes sur des pierres sculptées, des drapeaux de prières et les fameux murs de mani. On les trouve gravées sur des pierres qui sont déposées dans les rivières afin que les poissons les voient et même qu’ils les touchent avec leur corps, aussi accrochées sur des fils entre les arbres entre les maisons afin que tous les êtres sensibles puissent en bénéficier par la vue. Quand ces drapeaux sont usés les 6 syllabes se sont envolées pour le bien des êtres. Ils peuvent aussi se retrouver par centaines dans des stupas. Les vieux tibétains les psalmodient à longueur de journée. Pour tous les six syllabes représentent la compassion. Elles sont la partie verbale de la déité Avalokiteshvara.
Explication du mantra Om Mani Padmé Hûm par sa Sainteté le Dalaï-Lama

« C’est fort bien de réciter le mantra OM MANI PÉMÉ HOUNG mais tandis qu’on le récite, encore faut-il penser à sa signification, car la portée de ces paroles est vaste et profonde. La première, OM, est composée de trois lettres - A, U et M. Elles symbolisent le corps, la parole et l’esprit du pratiquant ; mais dans le même temps, elles symbolisent le corps, la parole et l’esprit purs et glorieux d’un Bouddha.
Le corps, la parole et l’esprit impurs peuvent-ils être transformés en un corps, une parole et un esprit purs, ou sont-ils entièrement séparés ? Tous les Bouddhas sont au départ des êtres comme nous qui, en suivant la voie, sont devenus des Éveillés. Le bouddhisme ne prétend pas qu’il y ait quelqu’un qui, dès l’origine, soit sans défaut et possède toutes les bonnes qualités. Le développement d’un corps, d’une parole et d’un esprit purs vient graduellement de l’abandon des états impurs, qui sont ainsi transmués en états purs.
Comment cela se fait-il ? La voie est indiquée par les quatre syllabes suivantes. MANI, signifiant joyau, symbolise les moyens de la méthode - l’intention altruiste d’être illuminé, la compassion et l’amour. Tout comme le joyau est capable d’éloigner la pauvreté, de même l’esprit altruiste d’éveil est capable d’écarter l’indigence, ou les difficultés, de l’existence cyclique et de la paix solitaire. Pareillement, tout comme le Joyau exauce les désirs des êtres sensibles, l’intention altruiste de devenir illuminé accomplit les souhaits des êtres sensibles.
Les deux syllabes, PÉMÉ ou PADMÉ, signifiant lotus, symbolisent la sagesse. Tout comme un lotus sort du limon sans être souillé par la boue, de même la sagesse peut vous placer dans une situation de non contradiction, alors qu’il y aurait contradiction sans posséder la sagesse. Il y a la sagesse qui réalise l’impermanence ; la sagesse qui réalise que les personnes sont vides d’existence substantielle ou d’existence se suffisant à elle-même ; celle qui réalise le vide de la dualité, c’est-à-dire de la différence d’entité entre sujet et objet ; et la sagesse qui réalise la vacuité de l’existence inhérente. Bien qu’il y ait différentes sortes de sagesse, la principale d’entre elles est celle qui réalise la vacuité.
La pureté doit être acquise par l’unité indivisible de la méthode et de la sagesse, symbolisée par la syllabe finale HOUNG, OU HÛM, qui traduit l’indivisibilité. Selon le système des sûtras cette indivisibilité de la méthode et de la sagesse se réfère à la sagesse affectée par la méthode, et à la méthode affectée par la sagesse.
Dans le véhicule Mantrique, ou Tantrique, la référence porte sur la propre conscience dans laquelle la forme globale, à la fois de la sagesse et de la méthode, constitue une identité sans différenciation. En termes de syllabes-germes des cinq Bouddhas conquérants, HOUNG est la syllabe germe d’Akshobya - l’Immuable, le non-fluctuant, qui ne peut être en rien perturbée.
Ainsi, les six syllabes OM MANI PÉMÉ HOUNG signifient qu’en fonction de la pratique d’une voie, qui est l’union indivisible d’une méthode et d’une sagesse, vous pouvez transformer votre corps, votre parole et votre esprit impurs en corps, parole et esprit purs et glorieux d’un Bouddha. II est dit qu’il ne faut pas chercher la bouddhéité hors de soi ; les matériaux pour y parvenir se trouvent à l’intérieur. Maitreya l’a dit dans son « Sublime continuum du Grand Véhicule » (Uttaratantra), tous les êtres ont naturellement la nature de Bouddha dans leur propre continuum. Nous avons en nous-mêmes le germe de la pureté, l’essence de Celui Qui S’en Est Ainsi Allé (Tathâgatagarbha), qui doit être transformé et pleinement développé en bouddhéité. »

Source : Le seigneur du Lotus blanc, Le Dalaï-Lama, par Claude B. LEVENSON, Paris,


"Que l'enseignement du Bouddha soit dans le coeur de tous les êtres"

Chenrezig

Manjushri-------------- Vajrapani

http://fr.wikipedia.org/wiki/Avalokiteshvara

PETITE HISTOIRE A SARNATH


Le bouddha Shakyamuni prenant la terre à témoin

Tous les jours, nous croisons dans la rue, le métro, les magasins des centaines de visages. Certains disparaîtront de notre esprit, d’autres resteront gravés pour de multiples raisons et réapparaîtront dans certaines circonstances.
Il y a déjà quelques années, je me promenais dans le jardin du parc aux gazelles à Sarnath, je passais un moment agréable autour du stupa puis dans un petit temple tibétain se trouvant à quelques dizaines de mètres du parc.
J’envisageais de rentrer vers Varanasi, et me dirigeais vers l’arrêt de bus. Mon regard fût attiré par trois tibétains qui attendaient le bus. Un des tibétains avaient un visage qui me rappelait quelqu’un, mais je n’arrivais pas à mettre un nom sur ce visage. Le mieux était de lui demandé qui il était.
- Bonjour, lui dis-je, je crois que je vous connais.
- C’est possible me répondit-il, avec un petit sourire.
Ne m’en disant pas plus, je me permis d’insister.
- Pouvez vous me dire votre nom.
- Oui , Djamgon Kontrul Rinpoche
Alors là, je fus pris d’un embarras inextricable et me suis confondu sur l'instant en excuses. Ceux qui connaissent Djamgon Kontrul Rinpoche comprendront aisément mon embarras. Certainement que DKR est moins connu que Sa Sainteté le Dalai Lama, mais imaginez être en présence du Dalai lama et lui dire « je crois que je vous connais, votre visage me dit quelque chose »





Le stupa de Sarnath


UN BONHEUR EXTRAORDINAIRE

Deux hommes, tous les deux gravement malades, occupaient la même chambre d'hôpital. L'un d'eux devait s'asseoir dans son lit pendant une heure chaque après-midi afin d'évacuer les sécrétions de ses poumons, son lit était à coté de la seule fenêtre de la chambre. L'autre devait passer ses journées couché sur le dos. Les deux compagnons d'infortune se parlaient pendant des heures. Ils parlaient de leurs épouses et familles, décrivaient leur maison, leur travail, leur participation dans le service militaire et les endroits ou ils avaient été en vacances. Et chaque après-midi, quand l'homme dans le lit près de la fenêtre pouvait s'asseoir, il passait le temps à décrire à son compagnon de chambre tout ce qu'il voyait dehors. L'homme dans l'autre lit commença à vivre pour ces périodes d'une heure ou son monde était élargi et égayé par toutes les activités et les couleurs du monde extérieur. De la chambre, la vue donnait sur un parc avec un beau lac, les canards et les cygnes jouaient sur l'eau tandis que les enfants faisaient voguer leurs bateaux modèles réduits. Les amoureux marchaient bras dessus, bras dessous, parmi des fleurs aux couleurs de l'arc-en-ciel, de grands arbres décoraient le paysage et on pouvait apercevoir au loin la ville se dessiner. Pendant que l'homme près de la fenêtre décrivait tous ces détails, l'homme de l'autre coté de la chambre fermait les yeux et imaginait la scène pittoresque. Lors d'un bel après-midi, l'homme près de la fenêtre décrivit une parade qui passait par là. Bien que l'autre homme n'ait pu entendre l’orchestre, il pouvait le voir avec les yeux de son imagination, tellement son compagnon le dépeignait de façon vivante.
Les jours et les semaines passèrent.
Un matin, à l'heure du bain, l'infirmière trouva le corps sans vie de l'homme près de la fenêtre, mort paisiblement dans son sommeil. Attristée, elle appela les préposés pour qu'ils viennent prendre le corps. Dès qu'il sentit que le temps était approprié, l'autre homme demanda s’il pouvait être déplacé à coté de la fenêtre. L'infirmière, heureuse de lui accorder cette petite faveur, s'assura de son confort, puis elle le laissa seul. Lentement, péniblement, le malade se souleva un peu, en s'appuyant sur un coude pour jeter son premier coup d'œil dehors. Enfin, il aurait la joie de voir par lui-même ce que son ami lui avait décrit. Il s'étira pour se tourner lentement vers la fenêtre près du lit. Or, tout ce qu'il vit, fut un mur ! L'homme demanda à l'infirmière pourquoi son compagnon de chambre décédé lui avait dépeint une toute autre réalité. L'infirmière répondit que l'homme était aveugle et ne pouvait même pas voir le mur. Peut-être a-t-il seulement voulu vous encourager, commenta-t-elle. Epilogue Il y a un bonheur extraordinaire à rendre d'autres heureux, en dépit de nos propres épreuves. La peine partagée réduit de moitié la douleur, mais le bonheur, une fois partagée, s'en trouve double. Si vous voulez vous sentir riche, vous n'avez qu'à compter, parmi toutes les choses que vous possédez, celles que l'argent ne peut acheter. Aujourd'hui est un cadeau, c'est pourquoi on l'appelle présent.



Epilogue Il y a un bonheur extraordinaire à rendre d'autres heureux, en dépit de nos propres épreuves. La peine partagée réduit de moitié la douleur, mais le bonheur, une fois partagée, s'en trouve double. Si vous voulez vous sentir riche, vous n'avez qu'à compter, parmi toutes les choses que vous possédez, celles que l'argent ne peut acheter. Aujourd'hui est un cadeau, c'est pourquoi on l'appelle présent.